Nuisance sonore en sites urbains : Bruit Nocturne en Rapport avec la Gêne et la Qualité du Sommeil en Périodes de Confinement-Villes de Constantine et Sétif

Les cités d’habitations riveraines des voies de transport ou de trafic urbains présentent une situation intéressante d’interaction des divers composants quantitatifs et qualitatifs de leur environnement et de leurs ambiances. Le bruit urbain en est un. Cet aspect est profondément modulé par l’ampleur et l’intensité des différents modes de mobilité urbaine.

Des études faites sur le bruit urbain dans des cités d’habitation à Constantine ou en cours dans la ville de Sétif révèlent déjà une nette différence entre l’ambiance sonore en temps normal et celle engendrée par les restrictions de la covid-19 illustrées surtout par les confinements nocturnes.

Un travail métrologique, des enquêtes psychosociologiques et analyses sur enregistrements et bandes sonores mettent en évidence, dans une parfaite corrélation, une grande amélioration de la qualité sonore urbaine.

La métrologie et les mesures acoustiques ont révélé une diminution du niveau sonore de 48 dB (A) à 32 dB (A) avec un net affaiblissement des graves dans la plage fréquentielle du bruit nocturne provoqué, sans doute, par l’absence de trafics routiers et passages de tramway. Les questionnaires, quant à eux, sont réalisés dans l’hypothèse que le milieu sonore du site urbain peut être considéré comme un champ d’interrelations entre les composantes spatio-temporelles du lieu et les différentes formes de sociabilité. Ainsi a été mise en évidence une grande amélioration dans les conditions de sommeil des habitants et en particulier les groupes vulnérables. Le travail sur les séquences sonores tend à mieux restituer la réalité d’une situation et surtout une réconciliation entre les autres paramètres. Les fluctuations et les émergences sonores, plus gênantes la nuit que le niveau du bruit, sont donc détectées.

Ces différences nettement positives en termes de nuisance sonore en site urbain, pourraient donner lieu, en dehors de la période de la covid-19, à des réflexions et des manières plus pratiques à repenser l’espace urbain et les qualités perceptives du bruit urbain dans l’habitat collectif aux abords des axes de trafic routier.

Mots-clés : espace urbain, nuisance sonore, covid-19, confinement, habitat collectif, qualité du sommeil

Rabah DERBAL(Univ. Sétif)