Socio-anthropologie de l’histoire et de la mémoire

Recherche / Divisions de recherche

Présentation de la division socio-anthropologie de l’histoire et de la mémoire

Missions :

Mener des travaux de recherche et des études sur :

  • les conditions de fabrication du savoir historique, de la mémoire collective et les modalités de leur diffusion ;
  • la connaissance et la représentation du passé de la société algérienne, de son environnement géopolitique et civilisationnel.

Direction :

BOULEFDAOUI Fatima Zohra, Maître de recherches A

Secrétariat :

Adresse mail

Présentation :

La société algérienne d’aujourd’hui se pose un certain nombre de questions (plus au moins pertinentes) portant sur son passé et l’impact que ce dernier a pu avoir sur la structuration du présent, ce à quoi des disciplines telles la socio-anthropologie et l’anthropologie historique, l’histoire politique, socio-économique et culturelle et d’autres disciplines, se doivent de contribuer à produire des réponses, autant que possible académiquement fondées. Il ne faudra cependant pas perdre de vue que tout questionnement est lié aux générations qui le mettent en œuvre et que les représentations que l’on se forge du passé sont intimement liées à la nature sociale des sujets qui les postulent, eux-mêmes à la fois façonnés par l’histoire et cherchant à s’ériger en acteurs de cette dernière ; d’où la complexité déjà signalée des rapports entre mémoires et histoire, et la nécessité pour la recherche de s’appuyer sur une méthodologie conséquente et des techniques d’approche élaborées avec le maximum de vigilance. Mais c’est là, le propre de toutes les sciences humaines et sociales (SHS).

Nos recherches devront notamment prendre en ligne de compte le fait que l’émergence de l’État national en Algérie (avec la proclamation de l’indépendance du pays en juillet 1962) constitue une rupture par rapport à une période de colonisation française qui a duré 132 années (soit de 1830 à 1962). Cette indépendance apparait comme une conséquence de luttes et de soulèvements menés dès le XIXème siècle puis à l’activité du Mouvement national sous sa forme moderne telle qu’elle s’est développée au XXème siècle. Le rapport au passé et à la construction–reconstruction historique marquera en profondeur la société algérienne et ce du fait du traumatisme suscité dans la mémoire nationale par le passé colonial et de la tradition léguée par la culture arabo-musulmane classique qui s’était forgée tout au long de l’époque médiévale en accordant une place importante à la pratique historiographique. Dès les années 1920 et 1930, des intellectuels issus de la tendance de l’Islah (ou mouvement réformiste musulman qui se referait à la Nahda ou Renaissance arabo-islamique des XIXème et XXème siècles), ont apporté leur contribution au Mouvement national en élaborant une histoire nationale qui embrassait toute la période allant de l’antiquité à l’époque contemporaine et donner ainsi une assise importante aux référents de la conscience nationale et de l’idéologie nationaliste. Tout naturellement, l’État national qui voit le jour en 1962 sera amené à faire de la référence à l’histoire sa principale source de légitimation.

Ces préalables se traduiront notamment à partir des débuts de la décennie 1970 par l’institutionnalisation d’une politique d’Ecriture et de réécriture de l’histoire. Il s’agissait en fait d’écrire l’histoire de la Guerre de libération nationale, et de réécrire toute l’histoire du pays antérieure à 1954 en l’expurgeant de toutes les déformations suscitées par l’historiographie colonialiste. On cherchait à poursuivre ainsi l’œuvre des historiens islahistes, qui eux-mêmes avaient déjà tenté auparavant de réagir au discours de l’historiographie coloniale dominante au XIXème siècle et dans la première partie du XXème siècle, dont le fer de lance était constitué par l’École d’Alger, laquelle tendait à dévaloriser à l’excès le passé des Algériens pour mieux justifier la conquête Française et ses conséquences.

Le rapport au passé colonial et aux formes de résistance mobilisées par la société Algérienne, ainsi qu’au contexte d’émergence de l’État national, s’il est particulièrement prégnant, n’épuise cependant pas la liste des questionnements. Ces derniers s’étendent au passé pré-colonial avec les formations étatiques qui depuis l’antiquité ont pu se succéder à l’échelle locale ou maghrébine, aux interactions civilisationnelles et religieuses qui ont marqué la région, à l’impact sur tout ce qui aura contribué à marquer le legs linguistique et identitaire aujourd’hui, les approches portant sur le patrimoine matériel et immatériel ainsi que les modalités de leurs prises en charge par le système scolaire et les autres institutions culturelles et politiques, de même que dans les projets de société développés par les différents acteurs. L’ampleur de la tâche à laquelle est confrontée l’activité de recherche au vu de l’immense chantier dessiné par ces questionnements (d’ailleurs non exhaustifs), nécessiterait comme nous l’avons déjà signalé des démarches méthodologiques avérées et aussi des choix en termes d’opérationnalité et de priorité.

Aussi, devrons-nous sélectionner des axes de recherche prioritaires auxquels devront, autant que possible, s’articuler les projets susceptibles d’être retenus par le conseil scientifique du CRASC, et encouragés dans leur mise en œuvre, ceci en tachant de ne pas faire double emploi avec ce qui pourrait relever des préoccupations des autres divisions de recherche en activité. L’expérience accumulée depuis ces dernières années par la division de recherche en socio-anthropologie de l’histoire et de la mémoire et des projets dont elle a eu à suivre la réalisation, ainsi que les thématiques mises en valeur dans le PNR « population et société », contribueront aussi à préciser quelques-unes de ces préoccupations prioritaires.

Domaines, axes et thèmes de recherche :

Domaines, axes et thèmes de recherche division Socio-anthropologie de l’histoire et de la mémoire

Projets en cours

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C.R.A.S.C. B.P. 1955 El-M'Naouer Technopôle de l'USTO, Bir El Djir, 31000, Oran Algérie
+ 213 41 62 06 95
+ 213 41 62 07 03
+ 213 41 62 07 05
+ 213 41 62 07 11
+ 213 41 62 06 98
+ 213 41 62 07 04