Les échos urbains des langages scéniques. Les murs de Jijel (Algérie) à l’épreuve de la COVID-19
Traiter de l’espace urbain à l’ère des pandémies, c’est traiter de ses qualités psycho-spatiales miroirs des réalités vécues et des traumatismes sociétaux. L’espace public, expérience subjective et représentation spatiale, est cette écriture en acte des thérapies urbaines, cette projection démonstrative des existences multiples que portent les paysages, les pavages, les parvis, les murs et les planches des villes.
Cette écriture est marque, trace, signe ou pigment, elle représente « un système d’extension psychologique de l’individu, dont les indices ont pour fonction la prise de possession matérielle ou psychologique d’un espace et par-là même la définition d’une place ».
L’espace public langage communicationnel, informe alors des pulsions plurielles de ses usagers, de leurs emprises et de leurs échos jusqu’à devenir fabrique urbano-biographique. Celle qui nous intéresse est ce témoignage grapho-visuel que portent les murs et les scènes des espaces publics algériens, car ils semblent conter les bouleversements sanitaires de la crise COVID 2020-2021. Ce travail s’interroge sur le langage imagé des clichés urbains capturés durant cette période ainsi que sur ses traductions socio-spatiales. C’est à travers une lecture scénique des vitrines urbaines que les hiéroglyphes vont être convoqués, démêlés et déchiffrés tels les récits d’une œuvre nommée « la pandémie urbaine ».
Ecrire sur l’espace, l’habiller, le ponctuer de scènes et de tableaux, en faire un roman ou un poème, telles sont les expressions conscientes ou inconscientes que nous injectons en lui. L’objectif étant de comprendre les signatures sensorielles que portent les toiles imagées de l’espace public à travers la lecture scénique de ses dimensions spatio-symboliques.
Mots clés : espaces publics, murs urbains, pandémie, lecture scénique
Sheherazade KHELFALLAH (Univ. Jijel), Abdellah FARHI (Univ. Biskra)