En cette période de pandémie, quel devenir pour les villes nouvelles chinoises à l’architecture européenne ?
Des vêtements de luxe, à l’électroménager en passant par les appareils électroniques, la Chine a cette réputation de copier à merveille les produits venus d'occident ou d’ailleurs. Cette caractéristique à reproduire à l’identique a été poussée à son paroxysme en édifiant à partir des années 2000 des copies conformes de villes européennes.
Sous l'impulsion des classes moyennes chinoises devenues rapidement très riches, les promoteurs immobiliers ont senti l'aubaine et ont entrepris des travaux gigantesques afin de satisfaire cette nouvelle clientèle qui voyageaient beaucoup en Europe. Cependant, ces réalisations en tant que projets résidentiels n’ont pas trouvé leur public, la faute probablement à une ambiance urbaine très éloignée des codes culturels chinois. Visiter durant une journée une ville à l’ambiance exotique est une chose, y résider en est une autre. Alors que la pandémie du Coronavirus a été catastrophique pour de nombreux sites mondiaux à travers le monde, ces reproductions de villes européennes pourraient tirer profit de cette situation grâce à des visiteurs chinois ne pouvant plus se déplacer en Europe. La crise sanitaire pourrait même redynamiser le secteur peu attractif du logement. Ce texte relate notre projet de recherche démarré en décembre 2019, mais qui n’a jamais abouti à cause d’une pandémie entravant les déplacements jusqu’en Chine. Nous n’avons pas la prétention de donner à ce jour des résultats, mais seulement des hypothèses et pistes de recherches. La première partie évoque notre projet initial qui porte sur la reconversion touristique de ces villes à l’architecture d’un ailleurs, sujet en corrélation avec nos travaux précédents sur le simulacre et les imaginaires touristiques. La seconde partie relate davantage la tournure qu’a prise notre projet via la crise sanitaire : les nouvelles hypothèses, les difficultés rencontrées, et les méthodologies envisagées.
Mots clés : Chine, projet résidentiel, tourisme, architecture, pandémie
Sébastien PREUIL (Centre d’études sur la Chine moderne et contemporaine, Aubervilliers)