Accompagner-les-dynamiques-urbaines-en-Algérie-par-une-action-publique-favorisant-l’engagement-citoyen

Atelier de Formation

(Au siège du TES - Constantine)

Télécharger 20dynamiques-urbaines-en-algerie

Les évolutions sociodémographiques se traduisent depuis l'Indépendance par des dynamiques urbaines fortement marquées par la naissance et le développement de nombreux quartiers souvent localisés aux marges des villes algériennes. Cet essor urbain se nourrit d'un exode rural qui a considérablement modifié le pays. Il illustre au fil des décennies et des fluctuations politico-économiques. la réponse aux demandes de logement qui a semblé la seule orientation sans véritable réflexion sur les conséquences de tels changements. Les populations concernées par de telles dynamiques se situent diversement, selon les positions sociales. les ressources économiques et sociologiques, pour s'approprier ces évolutions. La façon de vivre les relations de quartier. les perspectives que les familles se donnent notamment pour leurs enfants. les conceptions de l'engagement citoyen et même les sentiments d'appartenance à la société algérienne en sont conditionnées alors que se multiplient les difficultés socio-économiques que l'action publique n'arrive guère à résoudre.

C'est ce contexte qu'il conviendrait pour mieux cerner les questions et difficultés et tenter de dégager des pistes d'interventions accompagnées par des dispositifs combinant formation et recherche.

Pour esquisser un premier programme de formation, on peut avancer plusieurs caractéristiques à prendre en compte: 

Définir les différentes formes de vivre la ville pour une société largement urbanisée mais ou

l'ethos paysan reste prégnant pour de larges fractions de la population, Analyser les rapports de génération et de gente plus ou moins fortement déstructurés selon les lieux de socialisation ou de vie (famille, école, travail...). Questionner les perspectives d'engagement dans la société algérienne et celles qui se conçoivent principalement par des projets d'émigration.

Caractériser les rapports sociaux plus ou moins fortement hiérarchisés ou virilisés selon les espaces relationnels ou les domaines de la vie sociale (entreprise, école, famille, quartier…)

Le projet consisterait à tenir compte de ces éléments structurants pour mettre en place un dispositif d'accompagnement auprès d'acteurs locaux (dans la région d'Oran ou ailleurs selon les terrains déjà investis par les membres du CRASC), L'idéal serait de pouvoir le mettre en œuvre sur un site urbain et de voir comment concevoir une formation auprès et avec des acteurs locaux à repérer (dans le logement social, auprès des collectivités locales, des services de l'Etat agissant dans le secteur du logement ou de l'urbain mais aussi dans celui de la Prévention de la délinquance).

En guise de pistes qu'il conviendra d'affiner justement avec les participants, on peut proposer une première phase consistant

- à apporter une méthodologie d'analyse des dynamiques sociales. 

- á accompagner les enquêtes menées par les acteurs locaux. 

- à faciliter l'appropriation des enseignements tirés pour concevoir une programmation d'interventions.

Celles-ci pourraient être également soutenues par un accompagnement dans une deuxième phase.

Ce processus, depuis l'analyse jusqu'à la mise en œuvre, devra être au plus près des préoccupations concrètes des acteurs et des habitants. Ce volet formation centré sur l'opérationnel gagnerait à être doublé par un volet recherche qui élargirait la réflexion dégagée par le dispositif de formation à une mise en question plus fondamentale sur ce qui fait société dans de tels lieux de vie et sur les formes de solidarité, mais aussi de conflits dans les rapports de genre et de génération.
Pour affiner cette proposition, une journée d'étude consacrée à cette thématique devrait permettre de réunir des chercheurs intéressés par cette démarche afin de repérer les travaux les plus pertinents relativement à l'action publique dans les espaces urbains et affiner le de formation-recherche.