Graffiti and public space in Algeria: language practices and discursive strategies
From 01/07/2016
To 30/06/2019
Project supervisor : OUARAS Karim
Team meembers :
BEDJAOUI Wafa
SI HAMDI Nacer
MAHROUCHE Nesrine
Problématique
Les graffiti sont appréhendés dans le cadre de ce projet de recherche comme une pratique langagière qui met en mots et en signes les rapports complexes qui lient les graffiteurs aux espaces habités et aux espaces de la ville de manière globale. Ces rapports complexes aux espaces de la ville mettent en scène des stratégies discursives qui consistent à dire, suivant des codes langagiers, ces espaces et se dire dans ces mêmes espaces. Le fait langagier est abordé ici dans une logique d’action et d’interaction.
L’objectif du présent projet consiste à observer et analyser le processus d’énonciation et de communication convoqué à travers la pratique du graffiti en Algérie et de comprendre ensuite la nature des rapports qu’entretiennent les graffiteurs aux normes tous azimuts. Il sera également question des stratégies discursives que cette pratique scripturale mobilise dans la sphère publique.
Interroger les caractéristiques et les finalités de cette pratique langagière est important à plus d’un titre. Les graffiti demeurent, en dépit de la somme colossale des travaux académiques qui lui sont consacrée ici et là, un phénomène marginal, méconnu et inexploré dans sa dimension langagière et discursive. D’où l’ambivalence latente des attitudes que l’on développe vis-à-vis de ce phénomène socio-langagier. Cette pratique langagière effective est encore de nos jours considérée tantôt comme une forme de vandalisme, tantôt comme une forme de création artistique. Cette ambivalence réductrice dans l’attitude et le propos rend difficile la compréhension de ce phénomène social.
Les rares travaux de recherche locaux (Dourari, 2002 ; Megtef, 2008 ; Ouaras, 2009, 2009, 2011, 2015) tentent tant bien que mal de proposer une nouvelle approche et un regard démystificateur sur ce phénomène langagier, tatouages des villes et de leurs espaces, qui met en mots et en signes les différentes facettes d’une société en perpétuelle mutation.
Les marquages que l’on voit sur les murs des villes algériennes constituent des indices de mobilité spatiale, sociale, linguistique, discursive et autres. Ils mettent en mots et en signes des spécificités qui caractérisent la sphère publique et mobilisent des discours représentatifs de la complexité pluridimensionnelle de la société algérienne.
Nous nous attèlerons dans ce projet de recherche à répondre aux problématiques suivantes :
- Comment se spatialisent les graffiti dans l’espace public en Algérie ?
- Comment se dit l’espace public à travers cette pratique langagière ?
- Quels sont les moyens linguistiques et sémiologiques mobilisés par la pratique du graffiti dans l’espace public ?
- Quelle est la nature des rapports qu’entretiennent les graffiteurs avec les normes tous azimuts et l’espace public ?
- Quels rôles jouent les graffiti dans les mutations sociales en Algérie