Questionner nos expériences de terrain plurielles : sensibilité, difficultés et éthique

Atelier de formation

Du 05 au 06 novembre 2018

(AU siège du CRASC)

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L’atelier doit permettre de questionner nos différentes expériences de terrain révélatrices de situations diversifiées et parfois risquées, dévoilant diverses formes d’interactions nouées entre les chercheurs et leurs interlocuteurs. L’enquête de terrain peut en effet recouvrir des sens très différents selon le contexte sociopolitique, les souffrances sociales des personnes confrontées aux violences multiples, la production des censures et des interdits, qui oblige les chercheurs à réinventer d’autres postures pour tenter de s’adapter à des situations risquées.

L’atelier a pour objectif de rendre compte de la complexité et de la diversité des situations d’enquête en permanence redéfinies et retravaillées par les chercheurs au contact de leurs différents interlocuteurs. Ces derniers ne peuvent être considérés de façon restrictive comme de simples enquêtés. Ils opèrent en permanence une réflexion critique sur les attentes du chercheur confronté à de l’inattendu, à des refus d’entretien, ou à un silence qui n’est jamais dépourvu de sens à l’égard des thèmes appréhendés au cours des interactions.

L’expérience de terrain n’est jamais lisse et paisible, comportant toujours une « dose d’impureté » (Schwartz, 1993), quand il s’agit d’affronter les multiples incertitudes et opacités de la réalité sociale qui ne se donne jamais à voir dans son immédiateté, imposant un travail de terrain de longue durée pour tenter de comprendre dedans les pratiques déployées par les acteurs sociaux.

Le chercheur de terrain, qui n’est jamais au-dessus de la mêlée sociale, conduit constamment à élucider ce qui se joue dans les relations nouées avec ses interlocuteurs, qui sont importantes à objectiver, conditionnant les résultats de la recherche, et qui montrent bien que les données sont de l’ordre d’une production sociale.

Cet atelier s’adresse aux doctorants et aux jeunes chercheurs algériens dont le terrain n’est pas a fortiori considéré comme risqué, mais qui mènent des recherches qu’ils considèrent comme difficiles à réaliser à cause de l’accès au terrain et/ou aux données.